Le CUF ( Complot Ultra Frêle), une réunion de musiciens fortement préoccupés par la canalisation et l'épanouissement de leur créativité, boulègue à fond et oxyjeunent la scène musicale depuis Toulouse-Capitale. Au CUF, chacun doit, sur le postulat du respect d'autui, développer sa personnalité et créer une somme d'individus en constant devenir et à s'enrichir mutuellement. Aujourd'hui, dix formations constituent le Complot Ultra Frêle. Le Moulijulienne Collectif, le D'jazz Punk Kollectif, le Duo Piques-Pailhe, le Duo Amor-Belhom, le Pantscha Trio, Glass Onion, Tubis Pachydermus Project, Maximus Léo, Fasten Boalbus, Maòagit.
Bien sur ils ont tous un parti pris, être créatifs, faire vivre la musique qui leur est propre. Donc, structure Asso 1901, licence d'organisateur, perspectives, boulegaires.
Pourquoi Complot?
Eric Palhé: C'est la machine qui a lâché
le morceau. A la base le Complot Ultra Frêle est né par une
volonté de Yannick Puybaré, il y avait un problème
pour trouver des noms. Il a crée un logiciel directement sur la
bécane, il a trouvé des mots qui lui plaisaient et c'est
l'ordinateur qui a mis les choses en place, et en fait ça résume
bien certaines situations d'aujourd'hui...(rires).
Fabien Duscombs: Complot aussi parce que l'origine du CUF provient d'une histoire par rapport à Jazz sur son 31. On avait prospecté avec le "Moulijullienne", on voulait jouer chez eux, ils nous ont mené en bateau jusqu'à la fin pour aboutir a ce qu'on nous dise "non, la programmation est déjà complète"; ce qui nous a mis vraiment un peu sur les dents. Alors on s'est dit puisque c'est ça, en reprenant l'exemple mythique de Mingus, on va monter un contre festival. Tu vois, là aussi le Complot revient, et Ultra Frêle parce qu'on est parti de rien. Bon, ça n'a pas évolué depuis, c'est que des allumettes...
Le Complot part de Toulouse, mais les activistes qui sont à l'intéreur ne sont pas tous d'ici.
E. P.: En fait, il faut pas rêver, il n'y a carrément aucun toulousain dans le CUF, c'est tous des gens qui viennent soit d'Albi, Tarbes, Aurignac, qui est le seul fief Haute Garonne, en fait on est tous implanté ici...
F.D.: Brives aussi!!! N'oublions pas Brives (rires).
Combien membres?
E.P.: En tout on doit être une vingtaine d'artistes pour dix formations constituées. Après il y a différentes formations informelles qui se montent pour des projets particuliers, des envies précises, pour des soirées selon les désidératas de chacun, à la fois des gens qui nous font venir et à la fois des gens qui ont des projets particuliers.
Vous êtes structurés en association?
F.D.: Oui, c'est une asso 1901, mais on en est encore qu'aux prémices, toujours pour des histoires de budget, de fric..
E.P.: Disons qu'il y a eu une volonté de structuration qui partait de l'envie d'éviter l'underground à tout prix; de naviguer à vue et de tenir une ligne de conduite esthétique, idéologique entre la confrontation aux institutions, garder son intégrité et faire en sorte que dans des chantiers, des squats, des trucs comme ça, donc des choses plus underground, on essaye nous aussi, à travers notre structure d'être présent mais à la fois de pas jouer complètement ce jeu là. On a envie de trouver quand même une ligne entre tout ça, essayer d'avoir les moyens, parce que la musique et la création on l'a, mais ,les moyens si les institutions veulent bien nous les donner tant mieux, si ils ne veulent pas, en tous les cas on agira. D'où la structure, avec un Président et tout ça, qui ne sont pas des gens fantômes, avec un manager Thierry Mathias ...ect.
Donc des rencontres. Celle faite au festival de Luz St Sauveur (65) l'an dernier avec Noël Akchoté a laissé des traces des deux côtés...
E.P.: Complètement, notre coté cul terreux sud-ouest l'a fait halluciner...(rires). A Paris il n'a plus l'habitude de ça le pauvre...
F.D.: Cette rencontre est née d'un fantasme en fait. Quand j'ai découvert ce mec là, c'était à la radio, j'ai de suite acheté un disque, il m'a fait triper et je me suis dit qu'un jour ce serait cool de jouer avec lui, et j'étais loin de m'imaginer... En fait un jour il est venu à Tarbes jouer en trio avec Hélène Labarrière et Gritz, et donc les organisateur, Favorite Thing, salut Claude, avait besoin d'une batterie. Quand j'ai su que c'était pour eux, je me suis dit c'est un signe, l'occasion de les rencontre... En plus nous on venait de monter le "Moulijulienne", parce qu'on avait le projet de premier Luz, en première partie de "Passagio", la commande, ici il y avait encore le "Punk Jazz Kollectif", qui est un peu l'antériorité du CUF, et l'idée l'a séduit de suite. Si tu veux, ce qui l'a séduit au départ c'est de tomber, de voir que dans le sud de la France il y avait sur une bande de gus qui étaient ensemble et qui avaient envie de proposer des choses collectives et de faire bouger...
Au CUF on trouve des gens venus de divers horizons, le Conservatoire, Music'Halle...
E.P.: Des professeurs, des gens qui ont le DE... Une des grande particularité du CUF c'est cette envie...
F.D.: De ne pas se situer dans un carcan ou dans un autre. On a pas envie de devenir une structure qui fait ou des musiciens qui ne faisons que de la musique improvisée ou que de la musique écrite. Non! On vient pas de là. Il y a diverses influences, on tripe autant sur Stravinski que sur Evan Parker, ce qui nous intéresse c'est vraiment le travail des deux. L'écriture, la composition, il y en a qui la pratique, je pense à Pascal Pourré, le guitariste du "Moulijulienne", qui est en classe de compo au Conservatoire, il trace vraiment là dedans, et ce qui nous intéresse c'est de mélanger tout ça, c'est le rapport écrit, improvisé..., quelque chose de figé, de stable, quelque chose qui n'est plus, mais d'une source découle l'autre et inversement..., nous on veux se situer là.
Dans cette histoire, quelle place le jazz?
F.D.: Il existe, il est quand même là je crois...
E.P.: Le jazz c'est une belle histoire d'amour...(rires), laissons ça à ceux qui veulent le faire...
F.D.: Il le font mieux que nous, c'est évident...
E.P.: Il est des plates-bandes sur les quelles il ne faut pas...
Le Mandala ?
E.P.: Ce qu'il y a d'intéressant au Mandala, c'est que, dixie Jeannot: "C'est un laboratoire". Donc naturellement nous, déjà prémices Punk Djazz Kollectif, on essayait de tenter pleins d'expériences... Le Mandala est le seul endroit sur Toulouse où on peux faire des choses, voila, il se pose là, donc on va là-bas et puis..., le but étant aujourd'hui de se sortir du Mandala, essayer de connecter des gens entre eux, aller voir ailleurs...
Ce que vient de faire le duo "Piques-Pailhe", peux tu nous en parler?
E.P.: En fait, ce qui nous a pété complètement à la figure c'est cette idée de réseaux d'amis, la connexion. On s'est aperçu que nous à Toulouse, CUF et tous les autres gens qui existent, qui font des trucs, déjà il faut qu'on se rencontre, voir comment on peu partager, et comment on peu progresser, et après à l'extérieur... Mais à l' extérieur, il y a des choses qui se passent aussi... Le fait d'aller jouer à Bordeaux , tous les gens du "Zoo Bizarre"...; de monter jusqu' à Dunkerque en passant par Bourges, Caen, descendre à Marseille, Paris, Irun, il y a plein de gens qui font des chose, et tous ces gens là, le Duo a permis d'aller voir, de présenter, d'être un sorte de vitrine officielle du CUF et de voir comment cette musique pouvait passer puisque "Piques-Palhe", musique improvisée musique écrite.
F.D.: C'est la micro caméra qui va dans le corps humain...
E.P.: Donc des contacts de pris, on va essayer de faire venir les gens de Bordeaux sur Toulouse, faire en sorte que le CUF, du fait qu'il a la licence de spectacle devienne aussi un pôle, que se soit une plaque tournante pour des gens qui sont en tournés, essayer de se débrouiller, avoir peut être un lieux et faire une programmation régulière avec plein plein de choses..., c'est l'objectif à moyens termes...
F.D.: Puisqu'on parle d'avenir, je repense à un truc qui pourrait être très bien, c'est que dans six ans le CUF existe encore à Toulouse et que nous on soit plus là... qu'il y est d'autres qui prennent la relève.
Propos recueillis par Jacme Gaudàs
Complot Ultra Frêle
9 rue Pharaon
3100 Toulouse
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05 61 52 15 99
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