La vie du jazz à Toulouse et dans sa région ne se porte
pas si mal que ça, n'en déplaise à certains pessimistes
qui se croient toujours les derniers... Après les années
fastes, on dira de 87 à 94, où plusieurs clubs, aujourd'hui
disparus, tenaient le haut du pavé, le blues du jazzman s'installait
chez certains leaders, ce qui en amena plusieurs à quitter la région
pour d'autres cieux, (Paris, Montpellier, Marseille), une nouvelle génération
de musiciens, venus de divers horizons reprenait le flambeau avec une énergie
et une audace débordante d'imagination et de conviction.
Le renouvellement allait s'opérer à partir de deux
lieux complètement différents mais o combien complémentaire:
Le Mandala et Music Halle.
Reconnue de musicalité publique, la taverne des Amidonniers,
fut, reste et restera ce laboratoire ou depuis plus de dix ans, la quasi
totalité des groupes se sont formés à l'occasion des
rencontres improvisées du Jazz-club des mardis et mercredis. Tout
allait bien tant que les scènes toulousaines pouvaient accueillir,
mais quand l'épidémie de fermetures, pour des raisons multiples,
se répandit sur le carreau, dans le même élan, le jazz
club se mit en veilleuse. Bon, il restait bien quelques irréductibles,
mais ça ronronnait, la motivation n'était plus de mise.
De son côté, l'Ecole des Musiques Vivantes où
d'ailleurs l'enseignement était dispensé par ceux là
même qui ont eu le blues, opéra, dans les années 93
un tournant radical en mettant en place des cycles professionnels intensifs
permettant de mettre en confrontation ses élèves avec des
intervenants rompus à des pratiques musicales ouvertes à
la pluralité du jazz.
Le déclic ne devait pas tarder. Fin 94, une nouvelle
génération de musiciens commencent à s'approcher et
très vite s'emparent de la scène désertée du
jazz club. De semaine en semaine, ces nouveaux pionniers, Yannick Puybaret,
Julien Taillefer, Tony Marcos, Eric Palhé, Alexandre Piques, Fabien
Duscombs, Lilian Poueydebat..., se retrouvent, s'essayent, se confrontent,
se lâchent, osent. La bonne nouvelle se répend et les copains
commencent à débouler pour participer à l'histoire
qui prend corps sous le patronyme de Punk D'Jazz Kollectif. En l'espace
d'une année, le Kollectif s'enrichit , des formations commencent
à se structurer tel "Solange Deschamps Quartet", qui se produit
en 95 au Festival Jazz à Luz, avant de devenir "Le Moulijulienne",
que l'on retrouvera en 96 et 97(rencontre avec Noël Akchoté)
à ce même festival. Parallèlement, "Fasten Boalbus",
autre formation issue du PDJK, fait son premier raid au Florida (Agen)
en première partie de Jean Pierre Como, alors que le Duo Piques-Palhes
fait l'unanimité à Jazz'Velenet.
Sur cette lancée, les rencontres du Mandala s'amplifient
de nouveaux musiciens portent leurs énergies créatives, de
nouvelles formations prennent corps et devant l'ampleur du mouvement, ils
décident de se structurer : le CUF (Complot Ultra Frêle)
vient de naître.
Aujourd'hui, c'est plus dix formations qui constituent le
Complot Ultra Frêle. Le Moulijulienne, le Punk D'jazz Kollectif,
le Duo Piques-Pailhe, le Duo Amor-Belhom, le Pantscha Trio, Glass Onion,
Tubis Pachydermus Project, Maximus Léo, Fasten Boalbus, Maòagit,
Katz, La Friture Moderne, avec tous un parti pris, être créatifs,
faire vivre la musique qui leur est propre. Donc, structure Asso 1901,
licence d'organisateur, perspectives, boulegaires. On retrouvera beaucoup
de ces formations dans un bon nombre de festival de cet été
aussi bien en Midi Py, Luz, Germ Louron, Puylaurens, que dans d'autres
régions de France, Uzeste, Perpignan, Rive de Gier, voir même
au delà. Un échange avec les improvisateurs de la scène
Bruxelloise est en cours, avec match retour à Toulouse. Du
travail sur l'étal de la musique, vous avez dit Travail?!...
CUF
Tel : 05 61 52 15 99
e-mail : l.poueydebat@jovnet.fr