L'avance toujours à l'heure
Didier Labbé fait partie de cette mouvemence des chercheurs qui trouvent bien avant la mode. Saxophoniste sensible, il a perpétuellement le souci de la transformation des musiques, liant le savant et le populaire il en restitue l'essentiel. Son Quartet fait des vagues de swing sur toutes les scènes où il passe, ce n'est pas sa première formation, on l'a vu avec d'autres formules. Une sorte d'aventurier de l'audace qui semble être à un tournant important ...
Didier Labbé : Effectivement. Après avoir fait différentes expériences, j'ai eu envie de concentré l'énergie sur une seule chose. Alors évidemment cela et simplifie un peu la vie et la démarche. Pour résumer, le Quartet crée en 96, c'est cinquante concerts en 97 et autan en 98 et cent en 99 dont soixante quinze avec le Théâtre National de Toulouse sur le spectacle de théâtre "Casimir et Caroline".
Ce n'est pas la même chose que de jouer devant un public venu à un concert et un public qui est là pour voir une pièce de théâtre... que retires-tu de cette expérience ?
D. L. : Le travail est intéressant, cela a permis de faire une véritable création musicale. Au départ, Horvath avait prévu, pour sa pièce des musiques qui avaient un sens en 1932, plutôt ironiques, au deuxième degré, qui évidemment n'avaient plus aucun en 1999, des musiques qu'on ne connaît pas forcement, en rapport avec la culture allemande, donc ça ne marchait pas. Heureusement les ayants droit nous ont permis de faire autre chose, une création musicale en collaboration avec Georges Baux qui était, au départ, le directeur musical du projet. Quand on nous a sollicités, j'ai dis oui, ça peu nous intéresser, à condition qu'on puisse y mettre notre patte. Voilà, c'est intéressant parce que j'aime bien confronter la musique avec d'autre forme d'art, je le fais très souvent avec la danse... La rencontre avec Jacques Nichet a été superbe.
Alors au niveau musical, je te sais très imprégné de la musique du Nordeste, d'Hermeto Pascual, le lien est toujours aussi fort ou est-ce que tu as évolué vers d'autres horizons ?
D.L. : Non, effectivement cela correspondait, peut-être, aux années 90-95, mais là avec le Quartet on s'est accès sur le bassin méditerranéen, c'est venu presque tout naturellement, tout seul... Bon, comme cela tournait beaucoup autour de ça, et que c'est bien de pouvoir rattacher un groupe ou une période à, soit une direction musicale soit une situation géographique, on s'est barré sur le bassin méditerranéen. Bien sûr Hermeto est toujours dans le c&brkbar;ur et dans la tête, c'est sans aucun doute, ça ressort, je pense, dans ce que j'écris, inévitablement. Je crois que c'est un des musiciens qui m'a le plus imprégné et influencé.
Tu fais parti de ces musiciens qui ont toujours puisé dans les folklores, qui n'ont jamais eu peur de les utiliser, de les mettre en avant, en les retravaillant évidemment...
D.L. : Oui, absolument. Ce qui me manque peut-être plus, c'est que ça m'est plus facile d'aller puiser dans les folklores étrangers que dans notre propre folklore. Là j'ai encore du mal, mais c'est quelque chose que je me mets au programme...
C'est du à quoi, ce n'est pas un problème de méconnaissance ?
D.L. : Non, mais je trouve que c'est, finalement, beaucoup plus difficile de le détourner. Je m'y colle parfois, j'essaie de m'y confronter mais c'est vraiment une tache ingrate... mais cela viendra parce que, finalement, je crois que c'est le but.
Des concerts, des projets pour cet été ?
D. L. : Oui. Il faut
signaler une chose importante, le début de notre collaboration avec Willing
Productions, la sortie d'un CD en février dernier, un disque qui mène
bien sa vie... Côté concerts, on sera à Convivencia, on
commence à être des habitués mais cela fait toujours plaisir
d'y participer, le Festival de jazz d'Andernos, le Jazz d'été
en Haute Garonne, mis en place par l'ADDA 31, Verfeil, plus quelques dates parsemées
en France et plusieurs tournées à l'étranger, Pologne,
Portugal, Hongrie et République tchèque Donc beaucoup de plaisir
à venir, beaucoup de rencontres.
Propos recueillis par Jacme
Gaudàs