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Pousse je passe et Colomiers joue dans la cour des grands avec cette
année encore une affiche ouverte à l'audace du risque calculé,
l'improvisation c'est aussi cela. La salle Gascogne est confortablement
pleine, Labérine m'informe que son rédac chef s'est détruit
les doigts dans une portière, Carles serait-il maudit à Tolosa
? Déjà il y a quelques années c'était le pied,
alouette... Christiane Bories est là avec ses programmes de Jazz'velanet,
un sacré festival, la neuvième. Layrac est descendu de sa
montagne, des Katz sont dans la salle, les collègues toulousains
sont venus en nombre, plein de tubistes, Nighthawk, P.H.A., Négus,
pas de David B. J'ap-prends que le concert du Moulijulienne, à Jazz
Perpignan, s'est très bien passé, ils semblent avoir digéré
la bûche de Noël...
-Vous pouvez vous asseoir, ça va commencer...
Tee-shirt maison sul l'esquina, Georgette joue les ouvreuses, Jean-Jacques
est au poste de pilotage du son, en avant l'aventure.
-Hé bien bonsoir, nous c'est le groupe Tubis Pachydermus Project...
Le CUF est dans la place, Tarzan n'est pas loin et dans la savane gasconne
les mastodontes se mettent en action, c'est le lever du rideau de la nuit,
la vie reprend ses droits et ses bruits... Quatre jeunes mâles tubissonnent
à la lisière des acacias, Calvet, Labeyrie, Pailhas et Poueydebat
@jouvenet.fr se mettent en route pour le point d'eau. En chemin ils croisent
Piques et Pailhé, complices de jeux, comploteurs de première,
duo infernal qui à coup de percussions, saxes, et trompette sur
la valse du soleil levant, rejoignent la marche serrée des
pachydermes en piste pour "L'épopée immobile" ou bien
mais qu'elle heure il est... Grosse caisse d'orchestre en intro, effilé
de sax sons ténor, les éléphants sortent de la réserve
et en free se préoccupent de leur suite, combat pour le groupe,
l'alto déchire le voile c'est le grand rambalh chez la columérine,
le réveil du toucan et du boucan. En voilà deux qui craquent.
Dommage, quelques minutes plus tard ils auraient sûrement adoré,
une tubipolyphonie installe sa mélodie, des interférences
calculées à coups de bribes de chorus de gratte électrique
sur bande magnétique viennent mettre le oai, et el "Paso" invite
à la danse. Olé ! Dans son Land, le père John est
ravi... nous aussi.
-Vous auriez pu nous retrouver à Saint Gaudens... mais bon,
nous avons aussi le CD du Cuf et un live in Uzeste, un collector...
Entracte. Pas de bar à boire à Colomiers.
-Dis donc, Annick t'a cherché partout l'autre jour...
- Arrête, je l'ai échappé belle...
Donc c'est au tour du trio Humair Ducret Chevillon d'entrer en scène.
Marcel blanc, jean bigarré, lunettes noires, crâne luisant
sous les lights, Ducret lache son blues de corde. Chevillon n'est pas en
reste, réceptionne le chorus, l'installe confortablement, fait crisser
son archet, croise avec Humair, trois... six... neuf... l'espace se remplit
de notes, de sons saturés sauvagement tendres, comme cette balade
pour l'IRA où les images viennent d'elle m'aime, l'Irlande dans
sa déchirure, sa blessure, son espoir, sa country green. Trio majeur,
Humair est en joie de se retrouver avec ces deux formidables cordiers,
Passeur, coloriste, improviste, il ne cesse de relancer, pour voir jusqu'où
s'arrêteront-ils... Khun, Jeanneau, Bechet, sont sur la liste à
transformer, "les Oignons" sont pelés, coupés, hachés,
grillés, roussis, revenus, salés, poivrés, pimentés,
un délice... Bon c'est bientôt minuit et l'estomac n'en peut
plus. Chez Aline on table amb Kitz, Madame et Nighthawk, vu l'heure, pas
de Mandala pour ce soir pourtant Monk 'O Maroc...
- C'est très bien, j'ai vu le premier set avant de venir à
Colomiers...
Jacme Gaudàs.